IT’S OKAY To Not Be Ok

Cet article devait être écrit et publié il y’a une semaine; comme vous le savez si vous me lisez déjà (en dehors des articles de recherches scientifiques) j’écris et publie en instantané; donc rien jusqu’à ce moment précis. Ce dimanche là, jour consacré désormais à nos rendez-vous sur cette plateforme, j’étais épuisée de 24 heures de garde. N’écoutant que ma nouvelle volonté j’ai néanmoins voulu m’y mettre mais mon ordinateur a « planté » littéralement. En accord avec ma philosophie actuelle, j’ai laissé courir la situation de blocage, fermé le PC récalcitrant et me suis octroyé deux heures d’isolement en terrasse. Le vent frais (salutaire dans la fournaise qui sévit dans les pays au niveau l’équateur en cette période de l’année) et le silence relatif (avec les bruits de la ville qui s’endort progressivement en contre bas) étaient de parfais relaxants.

Un jour plus tard Facebook (que j’abandonne pourtant ces derniers mois) a été le concentré de nombreux moments de rappels et d’introspection. C’était d’abord de nombreux compliments lors de la mise en lumière, par un groupe sud-africain axé sur la valorisation des femmes noires photographes, de mon profil et quelques unes de mes photo. Je juge pourtant durement mes oeuvres et mon niveau amateur est à améliorer si je souhaite explorer cette passion jusqu’au bout. Des mots d’appréciations surprenants donc pour moi (mais je ne sais pas accepter le compliment de toute façon mérité ou non). Ce même réseau m’a permis de voir une publication d’une talentueuse artiste A.M qui exprime de plus en plus sa spiritualité, il s’agissait en fait d’une « LETTRE AUX EMPATHES » qui me rappelais des choses sur lesquelles je m’appesantis déjà et sonnait comme une urgence. Quelques extraits: « vous devez apprendre à vous protéger de cette sensibilité incroyable qui fait de vous des êtres capables de ressentir les émotions des autres.. vous êtes des éponges et souvent vos crises ne sont pas les votre mais la résultante des énergies que vous absorbez dans les milieux que vous fréquentez… Évitez les foules et les bruits.. Sachez être empathiques envers vous-même… vous êtes des guérisseurs de l’humanité en manque de repères.. Préservez vos énergies ». Oui je suis de ceux là: hypersensible et hyperactive mentalement; c’est aussi enrichissant qu’éprouvant.

Il m’a aussi rappellé (Tonton Zuck) une conversation en prose que j’avais eu avec mon collegue Dr P. un féru de slam entre-autres talents et je lui répondais ce même jour en 2017:

La vie, cette roue
Douceureuse amie
Pleine de tabous
Elle tourne à l'infini
Parfois avec nous
Souvent malgré nous

j'ai souvent revé 
de fuir ma destinée
barricadée
embrigadée
enchevestrée
encastrée
Dans ce kaléidoscope
Digne de cette époque 
Où etre 
Et paraitre
se confondent
Nous déforment
Illusion de liberté
Illusion de Satiété

Alors parler, parler..
pour ne pas étouffer
Dans cette vaine quete
Qui nous prend la tete

lire, écrire, encore écrire
Pour se dire
A fin d'etre, se montrer
Enfin... Exister!

Et pourtant à ce moment là l’événement qui déclenchera ma décision de prendre une année sabbatique n’était pas encore arrivé (bien que présenti) et n’arrivera qu’un mois plus tard, il y’a bientôt trois ans déjà: La transition de mon père vers un autre monde.

Il s’avère que cette même semaine je suis à l’isolement pour cause de Covid19, ce qui vous conforte du fait que nous sommes dans l’instant, que la vie continue son cours et de donner ses leçons. Il faut s’apaiser soi-même, lutter contre ses propres épisodes dépressifs et ses périodes de mieux être, se soigner physiquement et mentalement.

Là au moment de vous écrire, je tombe sur le titre de cette série coréenne, que je ne regarderais probablement pas: « It’s okay to not be okay » (Netflix est votre ami), et change ce que je devais vous écrire du tout au tout.

L’article devait s’appeler « année sabbatique » …au lieu d’une année nous en sommes symboliquement à trois. Je voulais vous y parler des leçons que j’ai intégré pendant ce temps.. Non pas apprise car j’ai eu la grâce d’être exposée à toutes ces leçons très tôt et avoir été éduqué dans une spiritualité et une oralité qui me donnait les armes et les leviers de la vie. Mais la vie elle-même nous apprend que quoi que l’on sache d’avance, l’expérimentation vaut mieux que le confort de la théorie. Il n’est pas mieux aguerri que le guerrier qui est allé sur le champs de bataille, chaque cicatrice lui rappelle le chemin et fait échos aux leçons que son maître lui inculquait et qu’enfin il comprend de manière holistique et non pas seulement intellectuelle. Fatou Diome le dit si bien « L’épreuve de la maternité résorbe l’écart entre les générations de femmes; et ce n’est qu’après avoir franchi le cap que les filles respectent vraiment leur mère »…

C’est de l’ordre de l’initiation.

Alors je reviendrais surement sur ces années… Sur mon retour au naturel… sur ces épreuves qui me faisaient intégrer les leçons de vie que mon père s’évertuait à m’enseigner et dont le départ a déclenché cette phase de ma vie… sur ce que j’ai de moi-même compris et assimilé à ma manière. Mais cet article; changé à la dernière minute sans perdre le sens prévu, écrit après le timing voulu et parfois pleins d’échos du passé; est est l’exemple type et déjà la 1ere leçon magistrale: la vie peut sembler décousue, imprévisible, allant du coq à l’âne, imparfaite et injuste; nous y naviguons entre passé et avenir dans une sarabande infernale; mais ce n’est qu’en la vivant, en lâchant-prise sur notre illusion de contrôle, en étant dans le présent avec tout les échos de ce qui a été et aurait pu être, que nous en tirons toute la sagesse.

It is not about the story-telling and marketing, it is about living first for your life to be a story to tell and learn from. On ne donne au monde que ce pourquoi on est là et ce que l’on a véritablement. Alors parfois il faut se taire (de gré ou par la force de la vie) pour vivre avant de donner; une introspection de trois ans, un désert semé d’oasis, n’est que peu de chose finalement. Le Chemin est le but, ne l’oublions pas.

Tout mes voeux de paix profonde à tous

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *