#EnMargeDuTBCS04E02 Thème: La Violence de couple 31/08/16
Pré-scriptum (
😂):
Enfin un thème qui stimule ma plume depuis longtemps rangée. Pas blogeuse pour deux sous vous excuserez ma verve et le moyen par lequel cette nouvelle vous parvient.
Scriptum
😈:
LOLITA
26 ans, jeune et jolie, la vie qui lui sourit; a débarqué enfin en ville il y a 5 ans, laissant son aînée Lyn et l’époux de celle-ci derrière elle.
Sténo dactylo futée, elle a vite fait de se trouver un boulot pas mal payé, non loin de la pension de famille où elle a trouvé à loger a vil prix. « Assistante du Dr H. Psychiatre/Therapeute » ça en jette! Bien qu’au début elle ne savait pas de quoi il en retournait (ce n’est pas dans sa localité de province qu’elle en aurait rencontré un).
Comble de bonheur: BOB!
Le prince charmant. Beau, grand, plein de fantaisie, lui parlant très vite de mariage.
Assez vite, lolita sent que quelque chose ne tourne pas rond. Mais quoi donc? Ce malaise indéfinissable comme le jour où elle s’est vu traiter d’attardée mentale pour avoir oublié de mettre les clef du studio de Monsieur dans le pot de fleurs comme convenu. Mais en dehors de ces moments de colères intenses et d’humiliations passagères, tout était parfait: prévenant, multipliant les gestes tendres…Tout Bob.
Par ailleurs son travail l’accaparait un soir sur deux. Ce qui était loin de plaire a bob, mais bon fallait bien gagner sa croûte; et ce cher homme comptait bien dessus pour financer ces paris sportifs. .son Bob!
Un soir sur deux, fallait assister aux séances de psychanalyse de groupe du Dr H. Spécialiste depuis des années de la prise en charge et accompagnement des femmes victimes de violences de toutes formes. La parole leur était donnée, presque forcée, pour mettre des mots sur l’innommable. Elle n’avait qu’à rester dans le coin sombre, prendre des notes et les retranscrire pour sa patronne sous le sceau du secret. Éprouvant mais enrichissant, elle aimait a se le dire; que de malheur chez les autres!
_ « Chez mon ex, le pire c’était son incohérence » déclarait Dorothy. Ex compagne d’un maître de chœur. Paix et dialogue étaient ces leitmotiv en public, incapable du même langage en privé..
_ « Paul, lui aimait les tapes sur le dos, puis très vite la main ouverte est devenu le poing fermé » énonçait une Emma étouffée de sanglots.
Retranscrire ces paroles de femmes ce soir était particulièrement plus dur qu’à l’accoutumée. Était-ce dû au sentiment d’oppression qui régnait pendant les séances? Où au fait qu’elle avait envoyé l’avant-veille une vidéo d’un film recommandé par sa patronne aux femmes du foyer pour femmes battues a sa sœur Lyn? Elle ne saurait le dire avec précision; comme elle ne savait pourquoi elle avait fait cette missive qui accompagnait la vidéo.
Bob devenait de plus en plus pressant au sujet du mariage, mais elle hésitait et pensais de plus en plus a Lyn.
Sa précieuse Lyn!
Mère-courage avant l’heure de deux des trois orphelines qu’elles étaient sa benjamine Linda, Lyn et elle. Mariée a 18 ans à Boris, représentant en cosmétique dans la région, voyageant une semaine sur deux; prévenant, attentionné, bref Bob en 10 ans plus vieux. Mais il avait si vite voulu que Linda et Lolita aillent en pension pour rester avec sa jeune épouse, que celles-ci l’ont peu côtoyé. Et leurs rares séjours à la maison n’étaient des plus chaleureux. BORIS!
Elle attendrait que sa sœur réponde a sa lettre pour se décider pour le mariage avec bob. Fallait que Lyn soit d’accord. Et même plus..elle avait besoin de savoir.
LYN
30 ans, 12 ans de mariage (déjà!) derrière elle. Ménagère parfaite, passionnée par son jardin qu’elle entretient presque 5 heures par jour au gré des saisons: massifs de fleurs et haies bien entretenues par ses bons soins.
Il est vrai que la villa que son époux avait acheté pendant son précédent mariage était belle et bénéficiait de beaucoup d’espace extérieur, de quoi faire. Il avait eu la gentillesse de la laisser s’en occuper à sa guise, ne donnant que des directives de temps en temps.
De 15 ans son aîné, il était veuf à leur rencontre et la mort de sa 1ere épouse restait un sujet tabou, comme la famille de cette dernière et plus encore la présence de ses effets personnels dans la maison.
La lettre de Lolita l’avait troublé et presque forcé à regarder le film qui l’accompagnait. De toute façon Boris n’était pas la ce soir et ne rentrerait que demain de mission, elle pouvait se le permettre.
Réveil en sursaut sur le canapé du salon par le bruit de la clef qui tourne dans la serrure de l’entrée. Vaudrait mieux qu’il ne la trouve pas au salon. Elle a vite fait d’éteindre l’écran et de foncer à moitié endormie dans la cuisine proche.
_« Bonsoir chéri, tu rentres plus tôt. La mission s’est bien déroulée? »
SILENCE
Boris porte sa cigarette aux lèvres et se rapproche d’elle doucement.
_ « Que faisais-tu? «
_ » Prenais une bouteille d’eau a boire «
Il se dirige vers la télévision, pose sa main sur l’arrière encore chaud de l’appareil et reviens vers elle.
Elle savait ce qui l’attendait pour avoir transgressé la règle numéro 4. Elle pensa immédiatement a l’héroïne du film qu’elle venait de voir: enfermée pendant 20 ans dans le domicile de son ravisseur; s’occupant de lui comme une épouse dévouée aux yeux des voisins; répondant pendant toutes ces années a un prénom qui n’était pas le sien; s’occupant du jardin et surtout des fleurs (ces fameuses fleurs); aucune chaîne au pied mais ne sortant que rarement de chez elle, enfin. ..de chez lui. Lui, son ravisseur, son bourreau, son syndrome de Stockholm.
Et lorsque Boris posa sans surprise son mégot de cigarette brulant sur son épaule en guise de première représailles, elle sut. La réponse à la question de Lolita vînt clairement a son esprit.
Le lendemain matin à l’aube, à l’heure du chant du coq du voisin, elle prit sa pièce d’identité, un peu d’argent et sans se retourner sur son mari ronflant se dirigeât vers l’arrêt-bus.
RETROUVAILLES
On sonnait a la porte avec insistance. Sortant de la salle de bain en catastrophe, Lolita vînt ouvrir en priant pour que ce soit pas Bob, qui allait encore vociférer pour être resté au pas de la porte 2 minutes.
Mais celle-ci s’ouvrit sur Lyn.
5 ans qu’elle ne l’avait vu.
Une lyn plus vieille. .mais sa Lyn!
_« Non »
_ »Que dis-tu Lyn? »
_ »NON!!! Voilà ta réponse »
_ »C’était quoi le déclic? Les fleurs n’est ce pas? »
_ »Oui, ces satanées fleurs. Dont j’ai toujours eu horreur depuis petite, depuis l’enterrement de papa et maman »
Et elle fondit en larmes dans les bras de sa cadette, brisée.
Ne jamais oublier de parler parfois de ce qu’on traverse et de poser a ceux qui nous aime les questions les plus importantes.
« Ma soeur, ma chérie, ma mère Lyn..devrais-je épouser cet homme que je t’ai décrit, qui semble m’aimer et me traiter aussi bien que ton mari depuis 12 ans? «
Si l’Amour prime. .cela peut sauver des vies.
Post-scriptum:
Ne soyons pas des victimes silencieuses et des témoins muets de bourreaux qui hurlent.